Les 20 et 21 octobre derniers, deux d’entre nous (Claire et Olivier) ont eu le plaisir de participer au séminaire de formation initié par Syprès, et mis en musique par Olivier, Pauline, Marine, qui ont été rejoints un soir par leur Conseil Coopératif.
Nous y étions parti.e.s pleins de bonne volonté, mais sans vraie boussole : par quel bout prendre le projet, enthousiasmant mais vaste et complexe, d’« essaimer » à Toulouse une nouvelle Coopérative funéraire ? Nous avons posé nos rêves et nos doutes à la chambre d’hôtes « Le Vélo Vert », à Sadirac, dans le Créonnais, paradis des potiers et des pistes cyclables. Et nous nous sommes aussitôt mis à l’école de ces nouveaux partenaires, grands experts du funéraire alternatif, mais aussi personnes chaleureuses et dynamiques, toutes d’humilité et de passion. Nous n’avions jamais autant parlé (ou entendu parler) d’enterrements, d’obsèques, de rites funéraires – et ce dès 7 h du mat’, tout le monde étant au taquet au petit déjeuner ! Eh bien, contre toute attente, cela a rimé tout du long avec convivialité et joie de vivre, tant nous partageons de valeurs communes : le désir de servir des familles endeuillées avec des cérémonies plus éco-responsables, sans esprit mercantile, plus en cohérence surtout avec ce qu’avait été le défunt de son vivant.
Nous avons particulièrement apprécié les ateliers de co-développement (vive l’intelligence collective !), pour leur méthodologie efficace, qui oblige à reformuler, synthétiser, trancher ; mais aussi parce nos hôtes ont eu la générosité de mettre au programme d’un atelier notre propre problématique (selon quel modèle développer une SCIC en préfiguration ? Quelle aire géographique se donner – l’agglomération toulousaine intramuros ? la Haute-Garonne ? des antennes dans les départements limitrophes ?).
A leur exemple, nous avons d’abord conclu qu’il ne fallait pas brûler les étapes initiales, mais tâcher déjà de mieux nous connaître, nous les membres fondateurs de l’association « Et si on mourait autrement ? » : c’est ainsi que nous avons décidé de nous mettre « au vert » en décembre prochain, pour laisser décanter et affiner nos valeurs, apprendre à dégager ensemble la « couleur » ou la valeur ajoutée que nous voulons donner à notre collectif naissant.
Nous avons aussi retenu qu’il nous faudrait bientôt mieux structurer, mais surtout étoffer et renforcer notre petit comité de départ : s’adjoindre et cibler des compétences variées et indispensables, comme à Bordeaux – psychologie, innovation sociale, juriste spécialiste du droit du funéraire, expert-comptable.
L’atelier d’imagination de nouveaux services funéraires à l’horizon de 2025 permettait aussi de prendre la mesure de tout le champ des possibles.
Avec quoi sommes-nous finalement reparti.e.s dans notre besace ? Un boost d’énergie et d’inspiration ; le sentiment de faire partie d’un réseau riche et pionnier, cette Fédération nationale à laquelle nous pourrons nous adosser à chaque étape de notre développement ; un carnet de contacts plus fourni, avec l’idée de mutualiser les efforts, y compris sous forme de stages immersifs (nous reviendrons à Bordeaux !). Enfin, et surtout, une feuille de route bien plus claire pour les 6 mois à venir, avec des personnes référentes sur lesquelles compter. Inappréciable !
Sans oublier la certitude que parler de la mort avec des personnes de qualité dès potron-minet ne gâte en rien le goût des tartines et du café chaud…
Par Claire Delaney & Olivier Carrérot, Coopérative funéraire toulousaine (en préfiguration)