L’article ci-dessous a été rédigé par Margo, sociétaire de Syprès depuis le démarrage de la coopérative. Elle estime qu’il est pertinent de proposer une offre de cérémonies laïques et se félicite des diverses initiatives prises par Syprès pour lever le tabou autour de la mort (Cafés Mortels, émission de radio « Angle mort »…). Cependant, elle aimerait aussi une évolution du cadre législatif sur l’aide active à mourir.
L’aide active à mourir constituait jusqu’à peu un des tabous massifs en France. Il existe pourtant trois associations en France qui militent pour faire évoluer la législation française : l’ADMD (association pour le Droit à Mourir dans la Dignité), Le Choix – citoyens pour une mort choisie et Ultime Liberté. Mais à elles seules, elles ne pouvaient prétendre à obtenir gain de cause.
Grâce à la Convention Citoyenne sur la fin de vie qui s’est déroulée de décembre 2022 à avril 2023, cette thématique sociétale s’est (un peu) invitée dans les médias. La synthèse de son rapport tient en 2 pages. La Convention, qui a rassemblé 184 personnes de la société civile tirées au sort, appelle à repenser le cadre d’accompagnement de la fin de vie et se positionne en majorité pour une ouverture de l’aide active à mourir sous conditions. Cette volonté de faire évoluer la loi s’est également manifestée dans le journal l’Obs grâce à un manifeste signé par 109 personnalités parmi lesquelles Nathalie Baye, Annie Ernaux, Martin Winckler, Christophe Honoré, Laure Adler, Marie Darrieussecq, Marc Dugain, Giulia Foïs….
Le gouvernement s’est engagé à faire aboutir un projet de loi d’ici la fin de l’année 2023 sur la base du travail de la Convention. La balle est donc désormais dans le camp parlementaire.
Les propositions élaborées par la Convention sur le Climat n’ont pas vraiment été suivies par le gouvernement, toutefois, nous pouvons espérer plus d’engagement sur la fin de vie. Pour y contribuer de votre côté, vous pouvez vous rapprocher des espaces permettant la maturation de la réflexion autour de l’aide active à mourir ; c’est-à-dire l’euthanasie et/ou le suicide assisté.
Le site MA VIE MON CHOIX se définit comme l’un de cet espace.
Certaines rubriques entendent apporter du contenu informatif mais l’originalité de cette initiative repose sur le choix de diffuser des témoignages, des histoires intimes classées « confidentielles » en raison de la législation actuelle… Le site diffuse pour l’instant trois récits.
Le site a notamment pour ambition d’accueillir des récits de soignant-e-s (médecins généralistes, psychologues, gériatres, infirmièr-e-s, aides soignant-e-s, auxiliaire de vie…) désirant témoigner de leur expérience et partager leur réflexion autour des demandes d’aide à mourir auxquelles ils/elles sont confronté-e-s.
Si vous souhaitez apporter votre contribution, sachez qu’il est possible de vous proposer un protocole d’envoi sécurisé garantissant la non-traçabilité de votre fichier.
Si l’écriture est pour vous un exercice difficile, vous pouvez les rencontrer et retranscrire votre parole orale.
Vous pouvez également faire suivre cet appel à témoignages.
Pour les contacter : contact@maviemonchoix.fr
Bonjour,
Je suis bénévole en accompagnement en soins palliatifs depuis 3 ans. La fin de vie, le dernier souffle reste un mystère tout comme le premier souffle à la naissance. Je pense qu’avant de légaliser tout accompagnement vers l’euthanasie, on se doit de proposer des soins palliatifs à la hauteur de ce que l’humanité mérite, et ce, que ce soit dans les grandes villes comme les moins grandes.
Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix entre de vrais soins palliatifs et l’euthanasie car il existe encore des lieux où les soins palliatifs n’existent pas…où est donc la notion de choix dans un tel contexte?
La façon dont nous avons été traités pendant la pandémie du COVID et la façon dont évolue le système médical en France actuellement, me rendent extrêmement méfiante vis-à-vis du monde médical en général et de l’Etat en particulier.
C’est un avis que je partage avec vous ici…et je vais oeuvrer de mon mieux à ce que cette discussion puisse être proposée au grand public près de chez moi et d’ici la fin 2023…et même après car les gens recherchent un espace où s’exprimer sur ce sujet…
Merci pour tout ce que vous faites!
De tout coeur,
Elisabeth
Bonjour, l’aide active à mourir et les préconisations de la convention citoyenne sur la fin de vie marquent une possible évolution législative . Ces évolutions sont nécessaires pour répondre aux demandes sociétales à l’oeuvre. Il ne faut , en rien , opposer le développement des soins palliatifs et l’interruption volontaire de vivre. Chacun.e est en droit de juger de sa fin de vie et doit avoir la liberté du choix : mourir dans la dignité, choisir de mourir quand on a vécu une vie libre et bonne.