Je découvre les cafés mortels depuis le début du mois d’octobre 2022 en tant que participante parmi les autres.
La question de la mort n’a pas évité mon chemin de vie. Forte de cette expérience de vie, la démarche d’aller vers la coopérative SYPRES par la porte d’entrée des cafés mortels n’a pas été une épreuve de force et de doute.
Lors de ma première participation à un café mortel, Je fus touchée par la douceur verbale de l’animatrice Edileuza GALLET. Je me suis sentie à l’aise pour me lancer naturellement dans une anecdote de mon vécu face à la mort de ma maman. Je me suis sentie à ma place parmi les vivants. J’ai continué à y participer pour approfondir mon vécu dans cet espace bienveillant.
Aucune déception à chaque occasion : les citoyens s’y présentent d’abord timidement ; soit par curiosité, soit par envie d’investir cet espace d’écoute, de parole et de partage. Puis ils restent et s’ouvrent au fur-et-à-mesure passant de la gêne, de la douleur qui reste sensible, jusqu’à la détente, l’humour et le rire, un rire qui devient collectif et bienveillant.
Chaque café mortel est unique : il se déroule sous forme d’un accueil, d’une présentation, des règles collectives de partage, d’un petit rituel au son d’une musique et d’un objet qui concentre l’attention.
Il s’agit d’un espace citoyen laïque qui ne comporte aucun signe d’influence cultuelle, ethnique, ou politique. Le concept du café mortel nous englobe tous ; il est ouvert à tous. Aucun détail des séances ne donne le sentiment à un citoyen qu’il n’y a pas sa place.
C’est l’élément qui a retenu toute mon attention, moi qui suis née dans une famille confessionnellement et ethniquement étrangère à mon pays de naissance. C’était une de mes questions sous-jacentes « Comment vont-ils gérer l’interculturalité et les différences sociales dans ce lieu commun qu’est la question sociétale de la mort ? »
Chaque session se poursuit toujours par un repas, un temps de convivialité qui permet à chacun de faire société simplement, de continuer à échanger librement. En poussant la porte d’un premier café mortel, j’ai pu ouvrir mes horizons sur une vie foisonnante qui brise la glace des rencontres humaines. Il y a un nombre de personnes plus important que celui que j’imaginais qui vient exprimer ses idées sur ce sujet purement humain.
Par Najia